Le jardin

le jardin

le jardinIl est à regretter que de nos jours, au détour d’un chemin bordé de haies champêtres, nous nous retrouvions soudain devant une haie de lauriers cerise ou de thuyas derrière laquelle se cache une ancienne maison paysanne entourée d’une pelouse, ornementée d’une herbe de la pampa et d’arbres totalement allogènes. Elle est bien souvent assortie d’une vieille charrue, souvent une « brabant », attendant un hypothétique laboureur, si ce n’est une charrette, un pressoir ou je ne sais quelque instrument agricole du temps passé. Ce type de terrain baptisé pompeusement « jardin paysagé », se propage au fil et à mesure qu’une population urbaine s’installe dans nos campagnes et qu’elle reproduit ce qu’elle a vu dans les lotissements proches des villes, engins agricoles exceptés.

De par sa condition, l’homme était astreint à la culture de la terre, et si cette condition fut autrefois celle des plus modestes et des plus corvéables, elle s’est aujourd’hui beaucoup améliorée; de par le mode de vie que la terre oblige, comparée à celle des ouvriers sans lien avec la nature et contraint à des cadences insupportables liées à des économies incontrolées, incontrolables et entrainées dans un cycle infernal; on peut considérer que c’est une grande chance de pouvoir vivre de la terre malgré les grandes différences constatées dans ce domaine.
Remarque: on appelaient les hommes de la terre « paysans, fermiers », puis ils furent « agriculteurs, cultivateurs », aujourd’hui, ce sont des « exploitants agricoles »

Un peu d’étymologie

Le mot potager vient du mot potage, « herbes pour le pot ».

– le mot jardin vient du vieux françois « jart ou gart « , de langue francique, formes non attestées de « gard » et « gardo » qui donna « hortus gardinus » et également, outre, « jardinier » et « jardinage », mais aussi « garden », « gardening », « garden-party » chez nos voisins anglais, et « giardino » en Italie et jardin en Espagne.

– Quant au mot hortus, jardin en latin, il donna horticulture, horticole…
Le mot vergier, qui désignait le jardin de plaisir au Moyen-Age et deviendra plus tard un lieu planté d’arbres fruitiers, provient de viridarium, lui-même dérivé de l’adjectif viridis, vert en latin.

Présentation

La vie du jardin vous présentent des jardins où les fleurs ne sont pas seules à l’égayer mais où sont utilisés les graphismes et les couleurs des différents légumes.
Ce site insistera sur la nécessité d’intégrer les vieilles demeures dans leur environnement immédiat qui, à son tour, se fondra dans le paysage. Il vous proposera de faire preuve d’imagination et de créativité, en vous proposant de cultiver ensemble fleurs, légumes, plantes aromatiques ou médicinales ainsi que des plantes aujourd’hui intégrées dans les jardins contemporains.

D’autres parts, il tentera de montrer les liens que les hommes ont tissé, non seulement avec les jardins à travers le symbolisme, mais aussi avec les plantes, les arbres à travers les mythologies, les religions, les arts et les utilisations qu’ils ont su tirer de leur culture ou de leur cueillette.

Presque toutes les civilisations ont leur mythologie pour expliquer l’origine du monde et la naissance de leur société, où souvent y sont mêlés imaginaire, symbolisme et faits historiques.

La notre nous conte que Dieu, après avoir crée le monde, créa le premier homme dans un jardin nommé « eden » que les éxégètes situèrent le plus souvent au Moyen-Orient.
Jardin: terrain, généralement clos, où l’on cultive des végétaux utiles ou d’agrément (dans ce cas, plus petit que le parc)-   le petit Robert.
Il y aurait donc lieu de croire qu’Adam, selon la Bible, fut jardinier puisque locataire de ce jardin.
Et selon le mythe, un jardin empli de plantes, de fleurs, d’arbres et d’animaux, qu’il cultiva.

Selon les époques, Moyen Age, Renaissance ou XIXe siècle, l’idée première des jardins a été reprise mais en épousant des structures plus modernes et en cultivant des plantes inutilisées ou inconnues alors.
Ce site veut également, par les livres qui vous sont présentés, vous inciter à créer des jardins qui ne seront plus impersonnels mais, surtout, si vous possédez une maison ancienne, à aménager son environnement en accord avec elle, à échapper à la pelouse plantée de végétaux et d’arbres à la mode, sans aucun lien avec le paysage environnant.

Ainsi pourrez direz « adieu » au prunus, cognassier du japon et forsythia omniprésents, au bosquet des trois bouleaux, au cèdre et camélia des maisons bourgeoises des 18 et 19esiècles, aux « piquets » droits comme des I des créations horticoles , pour remettre au goût du jour la fierté du hêtre, la beauté du frêne, la souplesse du coudrier et partager la simplicité d’un jardin sauvage, d’un jardin paysan, d’un verger plein d’espèces parfumées ou d’une pergola recouverte d’un rosier ancien. Un accent particulier est mis sur le jardin sauvage et les jardins de curé et de nos grands mères car c’est principalement par eux que notre maison s’intégrera dans le paysage et que nous goûterez toutes les joies que donnent un potager et un jardin fleuri, tous deux réunis en un seul ensemble. Je regrette que des étrangers qui s’installent en France aménagent des jardins propres à leur pays, sans tenir compte du caractère de leur maison, ancienne bâtisse paysanne, et installent des mixed-borders, attributs des demeures cossues anglaises, dans des paysages et des terres où rien n’appelle à de telles créations, qui nécessitent des arrosages fréquents et sont en totale opposition avec notre ruralité.

Ceci, 1000 fois vu …! arborétum? pacage à moutons?…                           …ou bien cela:

Eloge du jardin

Non seulement un jardin amène personnalisation, vie et animation d’un lieu mais s’accompagne de nombreux échanges avec voisins et amis, reconstituant ainsi des réseaux qui étaient alors fréquents avant que nos campagnes soient dépeuplées.
Le jardinage apporte:
– échanges de plants, boutures, marcottes, fruits et légumes avec voisins mais aussi dons afin de faire goûter votre production à vos famille et amis.
– participation aux bourses d’échanges qui sont une source de rencontres et de convivialité et découvertes d’amateurs d’espèces rares ou qui ont conservé des variétés inconnues dans les rayons des grainetiers;
– visite de fêtes aux plantes, nombreuses aujourd’hui, où vous rencontrerez les producteurs locaux, horticulteurs et pépiniéristes.

L’avantage d’un potager est aussi de cultiver des variétés de légumes d’un rendement moindre -d’ou leur absence dans la grande distribution- mais souvent compensées par une qualité et une saveur supérieures.

Mais plus que le coté économique, le jardin peut devenir une source de plaisir, de contentement et d’admiration.

Il apporte détente, saine activité physique, satisfaction et bien sur, quelquefois amertume et déception devant l’échec d’un semis, d’une transplantation ou d’une culture mais ceci est mineur à coté des joies de la dégustation d’une délicieuse salade, de la récolte des premiers petits pois, de l’observation de nombreux insectes sur les fleurs et du plaisir d’avoir réussi un massif particulièrement esthétique. Le long des saisons vous verrez votre jardin se transformer au gré de sa végétation, sa floraison et de son aménagement; vous rectifierez vos erreurs afin d’être de plus en plus expert et afin que celui-ci soit à chaque printemps une nouvelle et belle aventure.

Le jardin est en phase avec le cycle de la vie, le labour appelle le semis, le semis la récolte; qu’attendez-vous de la pelouse? la tonte en appelle une seconde, puis une autre, puis…; ceci ne vous rappelle t-il pas le mouvement perpétuel, le travail à la chaine, « les temps modernes » de Charlie Chaplin? et qui habite une pelouse? Comparez sa population avec celle du jardin.
Bientot viendra le temps du gazon en plastique sans tonte et l’entretien réduit au coup de « Karcher »… mais sans insecte, sans oiseaux et sans vie.